Historique du Souvenir Français

A nous le souvenir, à eux l’immortalité

Gardien de notre mémoire, le Souvenir Français, créé en 1887, est une des plus anciennes associations françaises.

1870 – 1887 : Les Prémices

1870- La défaite : Elle entraîne l’occupation de l’Alsace et de la Lorraine. Cependant, le sentiment national demeure très vivant. En Lorraine, « Les Dames de Metz » veillent à l’entretien des tombes militaires françaises du cimetière de Chambières, et font célébrer, chaque année, un office religieux pour les soldats morts pour la France. En Alsace, à la Toussaint, les jeunes filles en costume traditionnel fleurissent les tombes des soldats de leur commune et déposent furtivement une cocarde.

1872 – Une volonté : Xavier Niessens, professeur alsacien, a la volonté de manifester le refus du nouvel ordre prussien en Alsace et en Lorraine, de prouver l’attachement indéfectible des Alsaciens et des Lorrains à la patrie française, et de maintenir le souvenir des provinces perdues dans tous les départements français. Il pense, avec quelques amis regroupés autour de lui, que le culte des morts pour la France et l’entretien de leurs tombes peuvent et doivent constituer le trait d’union capable de conserver dans les esprits le sentiment d’unité nationale.

1887 – 1914 : Naissance et développement du Souvenir Français, dans les départements français de l’intérieur

Xavier Niessens crée en 1887, à Neuilly-sur-Seine, le Souvenir Français, dont le nom traduit bien la volonté de constituer ce trait d’union entre tous les Français, regroupés dans une association, autour des valeurs de la France et de la République, pour lesquelles 100.000 de ses soldats se sont sacrifiés en 1870-1871. Pour atteindre cet objectif, deux tâches matérielles lui paraissent essentielles :

  • Entretenir les tombes de ces soldats où qu’elles se trouvent.
  • Élever des monuments à leur mémoire, le principe des monuments aux morts communaux n’existant pas à l’époque.

Le 7 mars 1888, la première phase d’organisation du Souvenir Français est achevée. Xavier Niessens appelle les Français à rejoindre l’association. Celle-ci entre alors dans une période active et son développement sera très rapide.

En 1906, elle est présente dans 81 départements et son action est « reconnue d’utilité publique » le 1er février de cette même année.

Ainsi, moins de vingt ans après sa création, le Souvenir Français est l’objet d’une reconnaissance officielle, en raison des nombreuses actions accomplies, non seulement pour l’entretien des tombes, mais aussi pour l’érection des monuments, en maints endroits : Fauquembergues dans le Pas-de-Calais, Valbonne dans les Alpes-Maritimes, Montbard en Côte d’Or, à Brive, Saint-Dié, Nîmes, Pau, etc.

Concernant l’entretien des tombes, l’idée se fait jour assez vite, qu’il convient aussi de ne pas négliger les tombes de ceux qui sont enterrés dans des pays lointains, souvent des marins. À partir de 1889, l’action du Souvenir Français tend à s’étendre au-delà du territoire national; les premières actions s’exercent en Belgique (Waterloo) et aux Pescadores.

En Lorraine et en Alsace annexées :

C’est en Moselle que va se créer le premier comité du Souvenir Français. Jean-Pierre Jean, imprimeur et futur député de la Moselle, crée en 1907, dans le petit village mosellan de Vallières « le comité messin du Souvenir Français ». L’audience de ce comité s’étend avec une telle rapidité qu’en une année, une souscription est lancée pour ériger un monument de mémoire. L’élan est tel que les autorités prussiennes ne peuvent s’y opposer, et les fonds sont recueillis si rapidement, que le monument est érigé et inauguré le 4 octobre 1908. Situé à Noisseville, à proximité de Metz, ce monument est dédié « aux soldats français morts au champ d’Honneur ». L’inauguration, sous les plis du drapeau tricolore, réunit 120.000 personnes.

L’Alsace est alors gagnée, à son tour, par l’élan donné en Lorraine. C’est l’action de monsieur Spinner, de Wissembourg, qui va, en fait, marquer de façon significative, l’audience du Souvenir Français dans la province. Il décide, en effet, d’ouvrir une souscription, pour ériger un monument à la mémoire des soldats morts pour la défense de la Patrie en Alsace, en deux siècles de conflits (en 1705, sous le commandement du maréchal de Villars, en 1793, aux ordres du général Hoche et en 1870 avec le général Abel Douay). Le 17 octobre 1909, le monument est inauguré à Wissembourg, sur le Geisberg, devant une foule de 80.000 personnes, au chant de la Marseillaise.

Tant en Lorraine qu’en Alsace, l’essor du Souvenir Français inquiète les autorités allemandes qui y voient, à juste titre, la marque du rejet de l’annexion par la population. Les manifestations publiques du Souvenir Français sont interdites, et en janvier 1913, l’association est dissoute. Enfin, dès le début de la guerre de 1914, les membres du Souvenir Français en Alsace et en Lorraine sont arrêtés et déportés à l’intérieur de l’Allemagne.

1914-1919 : le soutien aux familles et l’honneur aux Morts

La guerre amène une désorganisation des comités, car un bon nombre des adhérents sont mobilisés. Assez rapidement, toutefois, des femmes et des hommes plus âgés viennent assurer la relève. L’action du Souvenir Français se diversifie alors, tant il est clair qu’il est nécessaire d’apporter un soutien moral aux blessés soignés dans les hôpitaux, et une aide aux familles touchées par la disparition de l’un des leurs. Ce n’est pas pour autant qu’il faut abandonner tous les soldats décédés dans les hôpitaux de l’intérieur; les membres de l’association s’efforcent, lorsque les familles sont absentes, d’accompagner leur enterrement et de veiller sur leurs sépultures.

Localement, les besoins étant immenses, de nombreuses associations se créent, poursuivant des buts similaires. Sous l’impulsion du conseil d’administration du Souvenir Français, et notamment de monsieur Xavier Niessens, les 43 nouveaux comités qui ont été créés depuis le début de la guerre et les adhérents dispersés collaborent avec elles et les fédèrent. Ainsi l’association « La cocarde du souvenir » qui s’est donné pour mission de placer, sur les tombes dispersées des champs de bataille, l’inscription des noms et une cocarde tricolore s’est associée au Souvenir Français. Outre l’organisation des premiers cimetières nationaux et carrés militaires, 200 pour la seule année 1914, le Souvenir Français s’efforce d’organiser des cérémonies patriotiques et de mémoire et d’ériger stèles et monuments commémoratifs. Le Souvenir Français poursuit ainsi son action jusqu’après la victoire, mais l’association qui avait déjà la charge de 88.000 tombes de 1870 ne pouvait à elle seule s’occuper des tombes de 1.700.000 morts de la Grande Guerre.

1919 – 1939 : se souvenir

La loi du 31 juillet 1920 crée le Service National des Sépultures ; dès lors, l’État prend à sa charge les cimetières militaires de l’ancienne zone des armées et organise les nécropoles nationales. Restent alors les carrés militaires communaux : leur entretien est confié aux municipalités qui, dans de nombreux cas, demandent au Souvenir Français de se substituer à elles. Pendant les vingt années qui vont suivre la guerre de 1914-1918, l’action du Souvenir Français, qui se reconstitue surtout dans le nord et l’est de la France, ainsi que dans le sud-est, en Corse, en Bretagne, et en Normandie, porte son effort, outre l’entretien des tombes, sur l’organisation des cérémonies patriotiques, en liaison avec les associations d’anciens combattants, et sur l’érection de monuments du souvenir, à l’exception des monuments aux morts communaux à la charge des municipalités. Certains de ces monuments, par exemple le Mort Homme dans la région de Verdun, sont encore aujourd’hui la propriété du Souvenir Français qui est chargé de leur entretien.

C’est aussi le cas de la Chapelle de Rancourt, près de Péronne, en plein cœur des champs de bataille de la Somme, de la Caverne du Dragon, au Chemin des Dames dans l’Aisne, et de la ferme du Mouton Noir, près de Lunéville. D’autres, construits par des associations régimentaires, aujourd’hui disparues, ont été érigés avec la participation du Souvenir Français et leur propriété lui en a été transférée ultérieurement. Ce patrimoine monumental s’ajoute ainsi à celui hérité de la guerre de 1870-1871, comme la Maison de la dernière cartouche de Bazeilles (Ardennes) par exemple. Mais le temps passe et se pose, comme aujourd’hui d’ailleurs, le problème des tombes familiales abandonnées, et dans lesquelles se trouvent les restes de soldats morts pour la France ; à leur initiative, les comités du Souvenir Français prennent en charge leur entretien. Ainsi, peut-on lire dans un numéro de la revue du Souvenir Français de 1934 : « Le comité de Fismes a offert son concours, dans la mesure de ses disponibilités, aux 24 maires du canton, pour que les quelques tombes familiales contenant le corps de soldats et aujourd’hui abandonnées soient toujours convenablement entretenues ».

La mission du Souvenir Français est alors limitée « à l’édification et à l’entretien des monuments et tombes militaires ». Toutefois, dès le début des années 1930, la transmission du souvenir des soldats morts, et l’explication du sens de leur sacrifice aux plus jeunes, deviennent de plus en plus des sujets de préoccupation.La chronique des comités publiée par la revue du Souvenir Français en est l’illustration : « À Saint-Malo, le 1er novembre 1933, les enfants des écoles défilent devant les tombes des soldats et y déposent les fleurs qu’ils tenaient à la main. À Knutange, le 11 novembre 1934, le cortège comprenant les enfants des écoles se rend au monument aux morts à Courtisols, des fleurs sont déposées au pied du monument aux morts par les enfants. »

Au 1er janvier 1939, le Souvenir Français comptait environ 100.000 membres, et son développement se poursuivait outre-mer, par le biais d’associations sœurs, comme le Souvenir Indochinois, par exemple.

1939 – 1945 : veiller

La guerre conduit assez rapidement à une impossibilité de maintenir la cohérence des actions du Souvenir Français et l’exode, précédant la défaite, va accroître la désorganisation de l’association que la perte de l’Alsace, de la Moselle et d’une partie du Nord va encore affaiblir, mais s’il n’y a plus là d’actions coordonnées possibles, en France de l’intérieur, il faut reconstruire le Souvenir Français. En Alsace et en Lorraine occupées, les Allemands n’avaient pas oublié l’opposition à la germanisation du Souvenir Français en Alsace-Lorraine avant la guerre de 1914. Dès le début de l’occupation, les dirigeants du Souvenir Français sont chassés vers la France de l’intérieur. À titre d’exemple, monsieur Jean-Pierre Jean aura deux heures pour quitter la Lorraine avec sa famille, sans possibilité d’emporter le moindre bien. Ainsi, des 43.000 adhérents que comptaient l’Alsace et la Lorraine en 1939, dont 26.915 pour la Moselle, nombreux furent ceux qui durent quitter leur province, d’autant que les autorités allemandes s’étant emparées des archives, les listes d’adhérents leur étaient connues. Par la suite, certains tentèrent d’opposer une résistance à l’occupant. Il s’ensuivit arrestations et déportations.

Le conseil d’administration tient une première réunion après l’armistice, le 29 novembre 1940. Tous les administrateurs n’ont pu être prévenus de cet évènement, mais le président général, le général Lacapelle, réussit à revenir de Dordogne pour présider cette assemblée. Les premières décisions sont prises. Il s’agit d’abord de remettre en place des délégations dans les départements, qu’ils soient en zone occupée ou en zone libre, et des comités dans les villes et les campagnes chaque fois que possible. Sont ensuite fixées les missions prioritaires à remplir au mieux : veiller sur les tombes, rechercher toutes les sépultures des 100.000 soldats morts pendant les combats de 1940 et, sans attendre, les entretenir. Le comité directeur de l’association composé du général Lacapelle, du général Sonnerat, secrétaire général, et du colonel Aubert, trésorier, va s’atteler à cette tâche difficile.

En quelques mois, un fichier de 80.000 noms de soldats morts pour la France est établi par le siège, grâce à l’action remarquable des comités. Assez rapidement apparaissent les difficultés de liaison entre la zone libre et la zone occupée; aussi un administrateur délégué pour la zone libre est-il nommé, le général Gourguen. En 1942, après le décès du général Lacapelle, le général de Pouydraguin le remplace.
Il apparaît, toutefois, que toute l’action du Souvenir Français repose sur l’initiative de ses adhérents, la coordination des délégations et des comités, par le comité directeur, étant de plus en plus difficile, d’autant qu’il s’agit de veiller sur les sépultures des résistants et des victimes des bombardements. Au jour de la libération, grâce à ses 120.000 membres recensés alors, dont tous les Alsaciens et les Lorrains réfugiés et anciens adhérents, qui avaient rejoint les comités de l’intérieur, les missions avaient été remplies au mieux. Le général de Gaulle, dans une lettre adressée au président général, devait saluer l’action du Souvenir Français pendant cette période tragique.

Depuis 1945 : garder la mémoire, transmettre l’héritage

Dès la fin de la guerre, le Souvenir Français connaît un développement important, s’appuyant surtout sur les associations d’anciens combattants ; en 1958, il comptait 300.000 adhérents. Outre les missions habituelles d’entretien des tombes et des monuments, le Souvenir Français se veut gardien de la mémoire. Il lui appartient donc d’organiser et de participer à toutes les cérémonies patriotiques, et de veiller à ce que l’oubli ne fasse son œuvre, ni en France, ni dans les pays étrangers où nos soldats ont combattu. Aussi un effort particulier est fait pour qu’aussi bien en France métropolitaine, qu’en France d’outre-mer, il soit représenté et qu’un réseau de correspondants se développe à l’étranger. Dans le même temps, notre armée est engagée en Indochine, où elle perd 100.000 hommes, à Madagascar, en Corée, au Maroc, en Tunisie puis en Algérie où 25.000 soldats français sont tués ; 120.000 harkis et leurs familles meurent pour la France entre 1954 et 1962. Vers la fin des années 1970, il apparaît nécessaire de bien établir la chaîne de responsabilité de l’association, et d’en préciser les règles de fonctionnement ; de nouveaux statuts et un nouveau règlement intérieur voient le jour en 1979.

Évolution de l’association :

  •  C’est d’abord une prise de conscience pour l’avenir; les anciens combattants ne sont pas éternels et le Souvenir Français, à terme, sera la seule association existante pour garder la mémoire et transmettre l’héritage aux générations successives. Aussi convient-il de bien marquer le fait que le Souvenir Français n’est pas une association d’anciens combattants, mais qu’il s’agit d’une œuvre inspiratrice d’énergie morale et de solidarité, en dehors de toute préoccupation politique ou confessionnelle, ouverte à tous, femmes et hommes, jeunes ou moins jeunes.
  •  Compte tenu de l’expansion du Souvenir Français présent alors dans la totalité des départements métropolitains et d’outre-mer, et dans 52 pays étrangers, il devient nécessaire d’établir les règles de fonctionnement qui écartent toute lourdeur administrative, dans un souci de limiter au maximum les frais généraux. Il est à noter que la règle établie alors innove dans la mesure où elle décentralise les responsabilités au niveau des délégués généraux.
  •  La transmission de l’héritage reçu ne pourra être réalisée qu’à la condition que des tâches visibles soient effectuées : garder la mémoire, en animant en particulier les manifestations patriotiques, entretenir les tombes et les monuments, pour bien montrer le respect que nous devons à ceux qui sont morts pour défendre le droit et la liberté. Il reste que cette transmission de l’héritage est maintenant la mission essentielle dont le Souvenir Français doit être garant.

Le Souvenir Français aujourd’hui

En France :

Le Souvenir Français compte 200.000 adhérents, dont 100.000 adhérents directs regroupés dans 1650 comités qui recouvrent la totalité du territoire national, départements et territoires d’Outre Mer compris. Les comités sont constitués dans les grandes villes (au niveau des arrondissements), les villes et les cantons. Outre ces membres, de nombreuses associations locales sont affiliées au Souvenir Français au niveau départemental (associations d’anciens combattants, de jeunes scouts, sportives, etc..). Les présidents de comité sont élus, l’élection étant ratifiée par le président national. Au niveau départemental, un délégué général, nommé par le président national, administre l’association dans son département. Au niveau national, un conseil d’administration nommé par l’assemblée générale désigne un comité directeur, dont le président général. Ce comité directeur administre l’association.

Hors de France :

Le Souvenir Français est présent dans 63 pays étrangers où la France a une action. Les 63 délégués du Souvenir Français maintiennent, dans leur pays respectif, la mémoire de ceux qui sont morts pour la France, qu’ils soient Français ou étrangers, et organisent des cérémonies d’amitié avec les pays dans lesquels ils résident.

Les actions annuelles du Souvenir Français

  • Réalisation ou réhabilitation de 200 monuments
  • Entretien de 130.000 tombes
  • Organisation de 40.000 actions pédagogiques
  • Subvention financière au mémorial de VERDUN

Quelques exemples de réalisation récentes (avec financement total ou partiel du Souvenir Français) :

  • Création d’espaces pédagogiques : à Rancourt dans la Somme (bataille de la Somme 1916) et au Léomont (Meurthe-et-Moselle), bataille du Grand Couronné de Nancy – Lunéville (1914)
  • Aménagement du musée de la dernière cartouche à Bazeilles (Ardennes)
  • Réalisation de lieux de mémoire sous forme de regroupement de tombes de soldats morts pour la France, ou d’ossuaires à Oyonnax (Ain), Morez (Jura), Saint Quentin (Aisne)
  • Rénovation d’importants carrés militaires (cimetière Saint-Pierre à Marseille) cimetières parisiens, cimetières de Caucade à Nice, cimetière d’Évreux, cimetière de Châteauroux)
  • Construction de mémoriaux (Lauzach dans le Morbihan, Valence dans la Drôme, à Dijon en Côte d’Or, aux Morts d’Indochine, à Valbonne dans les Alpes Maritimes, à Ajaccio, en Corse-du-Sud, auxmorts d’AFN).
  • Rénovation de monuments (Fauquembergues, guerre de 1870 dans le Pas-de-Calais, Floing (Ardennes) : monuments de chasseurs, guerre de 1870, Verdun : monument Driant guerre de 1914, monuments des anciens combattants à Fort-de-France).
  • Réhabilitation de tombes (soldats de Napoléon, cimetière du Père La Chaise à Paris, morts pour la France, à Vitré dans l’Ile-et-Vilaine, à Bagnols-sur-Cèze dans le Gard, à Saint-Amand dans le Nord, à Gournay-en-Bray en Seine-Maritime, à Amiens, dans la Somme).
  • Érection de stèles commémoratives (libération du Blayais en Gironde, Sainte-Menehould dans la Marne, Ranguevaux en Moselle).

À l’étranger

  • Vietnam : restauration du cimetière de Dong Moï
  • Madagascar : restauration de nombreuses tombes, en collaboration avec l’association « Les enfants du Soleil »
  • Algérie : érection d’une stèle à Annesbaraka, en mémoire du Général Laperrine.
  • Sénégal : réhabilitation du cimetière militaire de Saint-Louis.
  • Ukraine : rénovation du camp de Rawa Ruska.
  • Pays-Bas : stèle à la mémoire du général Deslaurens, tué en 1940 à Flessingue.
  • Suisse : entretien de nombreux monuments de 1870. Participation à la rénovation du panorama de Lucerne (recueil des soldats de l’Armée Bourbaki).
  • État-Unis : rencontre du Souvenir Français avec les volontaires de la « March to Victory » pour la commémoration du 225e anniversaire de l’épopée Rochambeau : route suivie par l’armée Rochambeau de Newport/Providence à Yorktown en 1781.

L’avenir

Plus le temps passe, plus le souvenir risque de s’estomper : « On nous oubliera, le temps inexorable fera son œuvre, les soldats mourront une seconde fois » a écrit Roland Dorgelès. Il ne doit pas en être ainsi, le Souvenir Français se devra d’être gardien de leur mémoire. Les anciens combattants qui ont tant donné à notre pays disparaîtront, mais le Souvenir de leurs associations, dont chacune traduit une page de notre histoire nationale, doit demeurer vivant. Gardien de cette mémoire, le Souvenir Français devra tout autant être le garant de la transmission des valeurs léguées par ceux dont les noms sont inscrits sur les monuments de nos villes et villages, combattants de 1870, animés par la volonté de maintenir l’intégrité du sol national, « Mobiles » de 1871, qui furent les premiers résistants, innombrables combattants qui, au cours de ce XXe siècle tragique, laissèrent leur vie pour défendre le droit et « une certaine idée de la France », soldats obstinés et héroïques de 1914, combattants de l’honneur de 1940, résistants au courage admirable (Jean Moulin, Pierre Brossolette, Honoré d’Estienne d’Orves, Guy Moquet, Berty Albrecht et tant d’autres) assassinés ou déportés pour leur fidélité à la Patrie, soldats des anciennes colonies (nord-africains, africains, malgaches, indochinois) qui combattirent pour la France, combattants des guerres de décolonisation qui obéirent aux ordres de la République.
Mais c’est aussi par des actions éducatives qui impliquent les jeunes générations que le devoir de mémoire continuera à vivre, par la connaissance et une bonne compréhension de l’histoire. Ensuite, il faut encourager les jeunes à participer aux cérémonies qui rappellent des grands moments de notre histoire. Il faut aussi bien sûr leur rappeler que le devoir mémoire concerne le sacrifice de millions d’hommes et de femmes qui étaient au service de notre liberté dans un monde qu’ils souhaitaient comme un monde de paix.

Xavier Niessen
Xavier Niessen fondateur du Souvenir Français en 1887
Serge Bracellini
Serge Barcellini Président Général du Souvenir Français

Liste des présidents nationaux du Souvenir Français :

  • François-Xavier Niessen, secrétaire général : 1887-1919
  • Général Gustave Paul Lacapelle : 1931 – 1942
  • Général Gaston d’Armau de Pouydraguin : 1942-1946
  • Général Marie-Antoine Poydenot 1957-1971
  • Général Craplet 1971-1972
  • Général Jean Fayard : 1972-1982
  • Général Richard : 1982-1992
  • Général Jacques Servranckx : 1992-1998
  • Général Pierre de Percin Northumberland : 1998-2007
  • Contrôleur général des armées Gérard Delbauffe : 2007-2015
  • Contrôleur général des armées Serge Barcellini : depuis 2015

 

Sources :

  • Le Souvenir Français
  • Wikipedia